Facile, rapide et gratuit

Créez votre site maintenant

Je crée mon site
Site gratuit créé sur

Mosaïque d'Orphée - Laon

Une oeuvre gallo-romaine

 

Dans les campagnes, les riches propriétaires gallo-romains possédaient de vastes domaines ruraux appelés « villa » au cœur desquels se trouvait la résidence du seigneur. Cette riche demeure présentait parfois de somptueux décors de fresque murale ou de mosaïque comme celle qui est présentée ici dont le style est caractéristique des ateliers d'Italie ou d'Afrique du Nord. Il est vraisemblable que le propriétaire de la villa ait fait venir dans le Nord de la Gaule un maître et son atelier provenant de ces régions lointaines.

Une découverte du 19e siècle

 

Cette mosaïque fut retrouvée en 1858 à Blanzy-lès-Fismes. Elle décorait le sol d’une cour intérieure autour d'une fontaine circulaire dont le bassin, plaqué de marbre et mesurant trois mètres de diamètre et un mètre de profondeur, recueillait l'eau d'une source. L’ensemble du décor s’étendait sur une surface rectangulaire d’environ dix mètres de long sur sept mètres de large. Très endommagée lors de sa découverte, la mosaïque a perdu plus de la moitié de sa surface. Les parties préservées ont subi d’importantes restaurations dans les années qui ont suivi sa découverte. Un crocodile et un lion ayant été perdus, l’ensemble constitué par les animaux de la partie gauche a été recomposé et repris, de même que les oiseaux et les arbres. Le personnage central, Orphée, fut heureusement préservé du temps et des restaurateurs.

Aquarelle montrant l'emplacement de la mosaïque d'Orphée lors de sa découverte en 1858 à Blanzy-lès-Fismes (coll. Fleury, Bibliothèque nationale, Cabinet des estampes)

Le mythe d'Orphée


Orphée appartient à la mythologie grecque. Il est le fils d’Œagre, roi de Thrace et de Calliope, muse de l’éloquence et de la poésie épique. Les neuf cordes de la lyre sont d’ailleurs une allusion aux neuf muses. Orphée est le petit-fils de Zeus par sa mère et arrière-petit-fils de Zeus par son père. Aède, il est le chantre divin qui apaise par le charme puissant de sa musique les instincts sauvages des animaux et inspire une vie sensible jusqu'aux plantes, aux cours d'eau et aux rochers. Les êtres incultes et sauvages ainsi que les choses inanimées se soumettent à son art. 

Sous le charme d'Orphée


Orphée est ici représenté de face, vêtu du costume thrace et portant le bonnet phrygien. Il est assis à côté d’une table sur laquelle est posé son instrument, une cithare dont il fait vibrer les neuf cordes avec les doigts et un plectre. L’air inspiré, il est encadré par deux arbres peuplés d’oiseaux. De part et d’autre, les animaux sauvages s’approchent et l’écoutent. La scène dégage une impression de paix et d'harmonie : les animaux sauvages qui entourent Orphée n'ont pas peur les uns des autres. Ils sont devenus inoffensifs par le charme de la musique du grand poète légendaire de la Grèce, inspiré par les muses et par Apollon. La scène symbolise la victoire de la culture sur la nature sauvage.

Par la poésie inhérente au sujet, l'ensemble constituait un décor adapté à un lieu de détente et de repos et devait orner avec bonheur la cour de la demeure de Blanzy. On retrouve fréquemment le thème d’Orphée aux animaux représenté sur les mosaïques romaines décorant des fontaines ou des thermes.

Un autre fragment de la mosaïque fut retrouvé de l'autre côté de la fontaine. Son décor accompagnait probablement l'équivalent aquatique d'Orphée, Arion charmant les animaux marins. L'association d'Orphée et d'Arion est très rare.